Vent des steppes et souffle de l'Histoire
La fougue de Sienkiewicz nous emporte dans la Pologne des confins
Je viens de terminer Par le fer et par le feu (Ogniem i mieczem), un livre que mon petit-fils Witold m’a offert à Noel. J’avais déjà essayé de lire ce livre dans l'édition de La Revue Blanche parue en 1901, sans pouvoir aller au-delà de la dixième page. Comme souvent pour les auteurs Polonais, la traduction était inconfortable et très alambiquée.
Par le fer et par le feu a maintenant une nouvelle traduction, plus moderne. En fait, c’est celle publiée par Phébus en 1992 qui vient d’être reprise par Libretto. Les auteurs avaient mis 10 ans pour traduire les 700 pages du livre d’Henryk Sienkiewicz. Ils ont eu l’excellente idée de rajouter un petit lexique. Très vite, le souffle épique de ce roman nous emporte dans les grandes plaines de l’Ukraine qui ont jadis appartenu à la Pologne. On navigue sur les Eaux Jaunes, on s’égare dans les Champs Sauvages. Avec ce livre, j’ai découvert les Kresy, ces terres des confins, les territoire perdus que tous les Polonais ont gardé en mémoire.
Quel dommage que Le déluge (Potop) et Messire Wolodyjowski (Pan Wołodyjowski), les deux autres livres de la trilogie de Sienkiewicz ne soient plus disponibles alors qu’ils existent en anglais et en allemand. Ces deux ouvrages ont eux aussi été traduits en français dans La Revue Blanche au début du XXème siècle. Vous pouvez les trouver sur eBay.fr.
Par le Fer et par le feu, Editions Libretto, 700 pages, €15.
Myrande Ksiazyk, Paris
Scène Culte
Ceux qui n’ont pas le temps de lire les 700 pages de Par le Fer et par le Feu peuvent regarder le superbe film de Jerzy Hoffman (1999). Voici la scène culte de ce film : Helena (Ukrainienne) danse avec Jan (Polonais). Le destin va les séparer puis les réunir à nouveau. Un beau symbole qui résume la relation compliquée entre ces deux pays. La musique s’inspire de la chanson populaire Hej, Sokoły.